Tim Burton a reçu le prestigieux Prix Lumière 2022, une récompense décernée chaque année à Lyon, en hommage à un grand nom du cinéma. Il succède entre autres, à Quentin Tarantino, Pedro Almodovar et Jane Campion l’an dernier.
Un véritable succès et une preuve de l’amour du public pour le réalisateur américain qui a signé quelques-uns des chefs-d’œuvre du cinéma, de « Batman » à « Alice au pays des merveilles » en passant par « Edward aux mains d’argent » et « Charlie et la Chocolaterie »… La liste est longue.
Tim Burton : « Je suis quelqu’un de primitif »
Tim Burton a reçu un accueil de rock star lui apportant son lot d’émotions, en particulier lors de sa visite à l’Institut Lumière, à l’emplacement exact où les frères Lumière ont tourné le premier film de l’histoire du cinéma : « La Sortie des Usines Lumière ».
Nous l’avons rencontré à cette occasion. « Je suis quelqu’un de primitif, » nous confie-t-il en riant. « C’est comme ça depuis que j’ai commencé à tourner mes petits films super 8, c’est pour ça que j’adore le stop motion et le jeu artistique et ça remonte aux débuts du cinéma, à la manière dont ils jouaient dans les films muets, dont ils faisaient des effets et c’était comme de la magie, » s’enthousiasme-t-il.
« Il n’y a pas de meilleur endroit qu’ici, c’est fantastique, c’est la première fois que je viens, c’est incroyable de ressentir l’énergie de ce lieu, » renchérit le réalisateur. Une énergie incroyable et des salles combles comme à la Halle Tony-Garnier transformée en plus grand cinéma couvert du monde avec ses 5 000 places à l’occasion d’une Nuit Tim Burton.
Monica Bellucci et « la force du cinéma »
Mais le Festival Lumière 2022 a également donné lieu à près de 500 projections et à des « master class » dont celle donnée par Monica Bellucci, invitée d’honneur du festival, qui a longuement parlé de sa carrière d’actrice et de son dernier film dédié à une autre icône du cinéma, Anita Ekberg, immortalisée par Fellini dans « La Dolce Vita ».
« The Girl in the Fountain » a été présenté en avant-première lors du Festival, un cadre idéal pour un film qui mêle documentaire et fiction, passé et présent.
« Le Festival de Lyon, c’est un festival de patrimoine, » nous fait remarquer Monica Bellucci. « On peut regarder des films qui comportent tellement d’archives, des films historiques, restaurés, et cela permet aux jeunes de rester en contact avec le passé, avec ce qui a fait et qui continue à faire la force du cinéma et de l’art, » souligne-t-elle.
« Tim Burton me fait penser beaucoup à Fellini parce que c’est quelqu’un qui dessine beaucoup et ces films nous permettent vraiment de rêver et de nous élever, » estime-t-elle.
James Gray : « Il y a toujours de la place pour quelque chose de différent »
De nombreuses rétrospectives se sont également tenues pendant le Festival Lumière dont celle du cinéaste américain James Gray qui lui aussi, est venu présenter son dernier film « Armageddon Time ». Le récit semi-autobiographique de son enfance dans le quartier du Queens à New York où il a été confronté à l’antisémitisme, à la ségrégation et aux inégalités sociales.
Auteur exigeant, James Gray parvient, malgré la pression des grands studios et des plateformes, à livrer des films personnels qui restent populaires.
« Il faudra un effort concerté pendant de nombreuses années pour continuer à faire des films qui repoussent un peu les limites tout en espérant que le public revienne, » nous indique le réalisateur. « Sur ce point, je suis relativement optimiste car j’ai l’impression qu’il y a toujours de la place pour quelque chose de différent, » affirme-t-il.
Le 14ème Festival Lumière s’est achevé en apothéose et par une ovation pour Tim Burton qui a quitté Lyon, des étoiles plein les yeux…