Pénurie de carburant en France : les réquisitions ont débuté, les négociations à l’arrêt

La grève dans les raffineries françaises se poursuivait jeudi chez Esso-ExxonMobil, visé par de premières réquisitions de salariés, tandis qu’à TotalEnergies, la situation était au point mort après le refus des salariés grévistes de débloquer les expéditions de carburant pour ravitailler les stations-services à sec.

Tard mercredi soir, les grévistes de TotalEnergies ont décliné fermement une proposition de la direction de débloquer les livraisons à l’aube comme un préalable à l’ouverture dans la foulée de négociations salariales. « C’est un refus catégorique massif, ils (les salariés) ne veulent pas de cette exigence pour négocier », a déclaré Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe à la sortie d’une réunion nocturne au siège du groupe à La Défense.

« On a perdu trop de temps, maintenant on négocie sans conditions », a-t-il poursuivi en estimant que les « exigences » de TotalEnergies, à savoir « lâcher du produit (carburant) » était synonyme de « réquisition douce ».

Le dialogue semblait pourtant avoir été renoué plus tôt dans la journée quand la direction avait accepté pour la première fois de recevoir la CGT. Jusqu’alors, elle exigeait comme préalable la levée des blocages pour voir le deuxième syndicat du groupe.

Retour à la normale?

Le conflit est entré dans une nouvelle phase mercredi avec l’exécution de la menace de réquisitions par le gouvernement, qui touchent pour l’heure quatre salariés du dépôt de carburants de la raffinerie d’ExxonMobil Port-Jérôme/Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime), sommés de rouvrir les vannes. « Décision scandaleuse », a protesté Philippe Martinez, leader de la CGT, venu en soutien des salariés d’ExxonMobil, et qui a annoncé le dépôt d’un référé jeudi pour s’y opposer. « Le pompage a pu commencer et le carburant être injecté dans l’oléoduc destiné à approvisionner l’Ile-de-France », a précisé dans la soirée la préfecture de la Seine Maritime.

De quoi améliorer la situation? Le président Emmanuel Macron a prévu un retour à la normale dans la distribution de carburants « dans le courant de la semaine qui vient », lors d’un entretien sur France 2 mercredi soir. Pour l’heure, les pénuries se prolongent, mettant les nerfs des automobilistes à vif.

Mercredi à 17H00, 30,8% des stations-services manquaient d’un ou plusieurs carburants (31,3% mardi), selon le ministère de la Transition énergétique. Une proportion pire dans les Hauts-de-France, en Ile-de-France et en Centre-Val-de-Loire.

Patronat inquiet

Le patronat s’est inquiété pour sa part cette semaine des conséquences de cette grève sur la vie économique du pays. Partout les automobilistes racontent leur « galère » et les files monstres à la pompe.

Six des sept raffineries de France étaient en grève mercredi : les quatre de TotalEnergies et les deux d’Esso-ExxonMobil. Seule celle de Lavéra (groupe Petroineos) n’est pas bloquée. S’ajoutent les dépôts de TotalEnergies de la Mède (Bouches-du-Rhône) et des Flandres, qui alimente les Hauts-de-France, tous les deux à l’arrêt.

Chez Esso, un accord a été signé avec deux syndicats majoritaires dont la CFDT, mais pas avec la CGT. La grève continuait dans ses deux raffineries. FO, quatrième syndicat parmi les salariés du raffinage chez TotalEnergies, a par ailleurs rejoint la grève.

La cause du conflit : les salaires. La CGT, qui a lancé la grève le 27 septembre chez TotalEnergies, revendique 10% d’augmentation pour 2022, contre les 3,5% obtenus en début d’année, afin de compenser l’inflation et de profiter des bénéfices exceptionnels du groupe.

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