Le procès de Félicien Kabuga devant le tribunal de la Haye s’est ouvert ce jeudi, 28 ans après le génocide qui a coûté la vie à plus de 800 000 personnes de la minorité Tutsi au Rwanda,
L’ancien homme d’affaire est accusé d’avoir financé et fourni en armes les milices génocidaires Hutus du pays.Il est également jugé pour son rôle en tant que président de la radio-télévision libre des mille collines, un organe important de la propagande anti-Tutsi pendant le génocide.
« Les charges contre M.Kabuga reflètent son statut en tant que figure politique riche et influente. Pour participer au génocide, M.Kabuga n’a pas eu besoin de brandir un fusil ou une machette au détour d’une route. À la place, il a fourni des armes en masse et a facilité l’entrainement qui a permis à la milice des Interahamwe de les utiliser » détaille le procureur Rashid Rashid.
Il est accusé de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, et de crimes contre l’humanité, dont persécution et extermination.
Aperçu frêle et en fauteuil roulant lors de sa pré-audience en août, l’homme de 87 ans ne s’est pas présenté au tribunal ce jeudi.Ses avocats affirment qu’il n’est pas en état d’être jugé, mais les juges ont rejeté cet argument.
L’accusation présentera plus de 50 témoins dans ce procès qui pourrait encore durer plusieurs années. Plusieurs survivants du génocide ont demandé à la justice de faire vite, craignant que Félicien Kabuga ne meure avant d’avoir pu être jugé et qu’il soit donc présumé innocent.
Félicien Kabuga est une des dernières grandes figures du génocide rwandais à être traduite en justice. Il a été arrêté en 2020 près de Paris, après près de 25 ans de fuite.