Londres, Berlin, Amsterdam, Paris, presque chaque capitale européenne a eu son Europride. Deux semaines de manifestations en l’honneur de la communauté LGBTQ, qui cette année est prévue en septembre à Belgrade. Mais voilà, moins d’un mois avant la manifestation, prévue du 12 au 18 septembre, la Serbie remet en cause son existence. Raison invoquée, la crise avec le Kosovo.
« La parade de la fierté, quel que soit le nom que vous voulez donner à cette chose prévue en septembre, sera reportée ou annulée, a déclaré Aleksandar Vucic, le président de la Serbie. Je ne dis pas cela parce que j’en suis heureux. Je le dis parce qu’à ce stade, nous ne pouvons pas (l’accueillir), alors que nous avons Open Balkan et une grave crise au Kosovo qui ne disparaîtra pas d’ici la fin octobre au moins, mais je crains qu’elle ne fasse que s’aggraver. »
Les organisateurs de l’Europride s’indignent de l’annulation, évoquant une violation de la constitution, et promet que la grande parade aura bien lieu le 17 septembre à 17h. Les organisateurs rappellent que « Le droit d’organiser une Pride a été jugé par la Cour européenne des droits de l’homme comme étant un droit humain fondamental. »
Après des batailles juridiques la gay pride a pu se tenir dès 2014 à Belgrade, sans trop de problèmes, si ce n’est les menaces récurrentes des sympathisants d’extrême-droite. Hasard du calendrier, la Serbie vient ce même jour, de reconduire comme Premier ministre Ana Brnabic, une femme ouvertement lesbienne.