Ade da Costa a grandi sur la petite île de Maio. Comme beaucoup d’enfants au Cap-Vert, il rêvait de devenir musicien. Aujourd’hui, il mène une carrière professionnelle en Espagne. Une expérience qui fait écho à beaucoup d’autres sur l’archipel selon lui : « Quand Bana, Cesarea Evora, Ildo Lobo… ont commencé à jouer sur des scènes internationales, à se faire un nom et à porter le nom du Cap-Vert au-delà de nos frontières, tous les Cap-Verdiens et Cap-Verdiennes ont voulu devenir chanteurs et raconter nos expériences, raconte-t-il. C’est parce que nous sommes des îles… Nous avons besoin de nous connecter avec le monde. »
Plus qu’une passion, la musique est un mode de vie pour les Cap-Verdiens. On estime que près d’un quart des emplois sur l’archipel sont liés à la musique et aux arts du spectacle.
Un quart des emplois au Cap-Vert sont liés à la musique et au spectacle
Le festival Atlantic Music Expo leur permet de créer du lien entre amateurs de musiques. À Praia, des maisons de disques et des producteurs sont à la recherche du prochain grand artiste qui sera en tête des hit-parades internationaux.
« L’Atlantic Music Expo a une grande importance pour l’industrie musicale dans son ensemble. C’est un point de contact avec la musique de tous les pays, mais aussi pour faire carrière à l’international » se félicite ainsi Augusto Veiga, le directeur général du festival.
Comme depuis des décennies, les musiciens cap-verdiens continuent aujourd’hui d’être des sources d’inspiration. Les nouveaux artistes intègrent dans les musiques leurs expériences de la diaspora en addition de leur héritage cap-verdien, comme June Freedom, musicien américano-cap-verdien : Mes inspirations musicales sont plutôt afrobeat, car je vis aux États-Unis et j’écoute toutes sortes de musiques, Explique-t-il, « mais je pense que ma mission est de mettre en valeur et d’utiliser autant de musiques traditionnelles que possible avec une touche de modernité« .
Un enjeu économique important
La musique est le premier produit d’exportation du Cap-Vert, plus encore que la pêche. Mais lorsque les artistes font carrière à l’étranger, le plus grand défi est de savoir comment conserver les bénéfices de leur talent. La Société cap-verdienne de musique (SCM) se bat pour que les redevances reviennent à l’archipel.
« C’est bien d’avoir une carrière internationale, mais aussi de rentrer chez soi. Nous ne devons pas nécessairement émigrer ; nous pouvons continuer à vivre dans notre pays. » Appuie Solange Cesarovna, chanteuse et présidente de la SCM.
La pandémie a été particulièrement désastreuse pour l’économie du Cap-vert. le retour de ce festival apparait comme une heureuse célébration de la musique si centrale à la vie sur l’archipel.